Carnet de route

Héritage CAF de La Mure(*) 1970 : pilier SE de la Tête de Ferrand

Le 04/09/2023 par Salle Pierre

Ce jeudi matin, quatre compagnons déterminés marchent avec entrain vers la cascade de la Pisse, dans le vallon de Font Turbat.

L’objectif du jour est le pilier SE de la Tête de Ferrand, situé au-dessus de la cascade et ouvert en 1970 par deux valeureux grimpeurs, membres du CAF de La Mure ((*) tout court, sans « Matheysine » à l’époque) :

Jean-Paul Froment et Henri Desmoulins

Le rééquipement de l’été précédent en trois journées (Pascal Huss, Coralie Balme, Dorian Taverna, Guilhem Barneix, Yves Di Marco, Pascal Debrosse, Hervé Galley, Pierre Salle), a considérablement réduit l’engagement et laisse espérer une escalade assez sereine.

Presque deux heures après avoir quitté la voiture, les quatre lascars commencent à serrer les fesses et progressent prudemment au pied de la paroi, sur une vire herbeuse bien inclinée au-dessus d’une barre rocheuse très raide de 80 m.

Les quatre gugusses s’équipent en veillant à ne rien laisser rouler dans la pente, et c’est parti :

Une cordée de jeunes mutants, Jérôme et François, une autre de sexagénaires déjà un peu délabrés, mon ami Denis et moi-même : La première longueur met tout de suite dans l’ambiance : près de 50 m de grimpe soutenue, bien verticale, lecture difficile et bonne gestion du tirage requise.

Les longueurs suivantes sont plus courtes, avec de très beaux passages (mention spéciale à L1, L2, L4, L8 et L9) et d’autres plus quelconques (cf. topo joint).

Malgré  quelques vires et zones herbeuses, l'ambiance est superbe, avec l’omniprésence de l’Olan tout au fond du vallon.

Vers 16 h, les bras bien entamés, on enquille les 10 rappels dans la voie, dégageant au passage quelques blocs qui avaient failli nous rester dans les mains à la montée.

On se retape la vire en sens inverse, pas plus rassurés que le matin, pour gagner un terrain plus débonnaire propice à un bout de casse-croûte, avant de rejoindre la voiture à 20 h, bien trop tard pour la bière, quelle misère !

Un grand coup de chapeau aux ouvreurs Jean-Paul Froment et Henri Desmoulins qui, le 5 juillet 1970, avec très peu de pitons ont poursuivi l’ascension jusqu’au sommet, 150 m plus haut que la partie rééquipée, avant de réaliser dans la foulée la première du versant NE, terrain à chamois survitaminés, tout çà dans la journée ! (cf.topo Labande Ecrins 3 p.402)