Carnet de route

Canyon de Riou Tors

Le 11/09/2012 par Arnaud

Aujourd'hui nous voilà partis pour le Riou Tors à proximité du village de Prapic. Après une copieuse, mais magnifique marche d'approche nous débouchons après 800m de dénivelé au dessus du plateau du lac de Jujal. Nous suivons le ruisseau qui décrit de beaux méandres jusqu'à la première cascade. C'est le moment d'enfiler nos combinaisons et d'entrer dans le vif du sujet. La première cascade donne tout de suite le ton de la descente. Une roche particulièrement glissante, la corde qui frotte un peu partout mais surtout une quantité effroyable de pierres cailloux et pavasses en équilibre instable. Dès le second rappel, alors que je viens tout juste de prendre pied, je m'appuie sur un bloc d'une centaine de kilo qui n'attendait que moi pour changer de place. Juste le temps de faire un bon en arrière et le voilà qui après deux roulades vient sectionner la corde qui  trainait au sol. Déjà qu'on était juste en longueur de corde ça commence bien !

On poursuit notre descente et rapidement, après quelques ressauts et cascades peu esthétiques on arrive au niveau d'un grand cassé de 80 mètres. Le topo annonçait une main courante d'une vingtaine de mètres pour accéder au premier relais suivit d'un second à -35. On commence par remplacer le lacet de chaussure qui reliait le spit de 8mm et le vieux piton par un bout de corde plus rassurant et me voilà parti à la recherche du premier relais. Mais j'ai beau chercher en rive droite comme en rive gauche impossible de trouver quoi que ce soit ! En insistant coté gauche j'aperçois finalement un anneau de corde sur un mélèze. Il me reste un ou deux mètres pour l'atteindre mais zut, je suis déjà en bout de corde!  Je raboute mon auto moulinette avec un petit bout de corde que j'avais au fond du sac et j'atteint enfin le relais. Je fais signe à Jérome de me rejoindre et je regarde ces vieux anneaux de corde autour de l'arbre. Un pressentiment me fait dire que nous ne sommes pas du bon coté… Si c'est le cas et qu'il n'y a pas de relais au dessous, notre pauvre rappel de 40 mètres va être un peu court pour franchir les 80m restants ! On rappelle la main courante, on installe le rappel suivant et je me lance avec, au cas où, la pochette à spit à portée de main. Bingo, 40 mètres plus bas je me balance au bout de ma corde sans l'ombre du moindre relais. Pas non plus de quoi installer un rappel sur un amarrage naturel. Et à ce moment là j'entends Jérôme qui me hurle du sommet de la cascade "Je vois le relais, il est de l'autre coté !".

Je m'installe alors comme je peux et je commence à planter mes spits. Trente à quarante minutes plus tard Jérome me rejoint et on peut enfin tirer notre dernière longueur pour atteindre le pied de la cascade. Mais le canyon n'est pas fini ! Une nouvelle cascade se profile avec en guise d'amarrage un mélèze tout chétif prêt dégringoler jusqu'en bas. On installe finalement la corde sur un arbre certes un peu plus éloigné mais bien plus vaillant. Encore une cascade, cette fois ci la dernière, mais avec encore un rappel sur un mélèze déraciné par les crues de l'hiver. Tant pis pour cette dernière cascade, une petite traversée sur une pente herbeuse nous permet de rejoindre la forêt et de prendre enfin le chemin du retour ou plus exactement la direction du bar. Car comme dit le dicton (que Jérome a eu le temps de le cogiter pendant que je plantais les spits) "Qui ne trouve pas l'amarrage, paye son breuvage".

 

Bref vous l'aurez compris, la prochaine fois on ira faire … du canyon !

 






CLUB ALPIN FRANCAIS LA MURE MATHEYSINE
9 VOIE PIERRE BARNOLA
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