Carnet de route
Combin, premier 4000
Le 17/08/2019 par Lucien Vinciguerra
pour Miss Noémie, toujours accompagnée de son fidèle Lulu. L'arête du Meitin du Grand Combin, c'est d'abord quatre heures de voiture pour atteindre Bourg Saint Pierre, après Martigny, sur la route du Grand Saint Bernard, et trois heures de demi pour monter à 3000m au sympathique refuge de Valsorey, par un chemin qui comporte beaucoup de plats. Le lendemain trois cordées partent pour l'arête et le réveil est à 3h. Vue du refuge, l'approche ressemble à une remontée d'éboulis infâmes. Mais un sentier est bien tracé là-dedans, qui facilite beaucoup l'ascension et surtout la descente. L'arête, haute de 700m, que l'on atteint 50m au dessus du Col du Meitin, est dans un rocher bien pourri dans les parties faciles, mais celui-ci est meilleur dans les parties raides. La voie alterne entre ressauts grimpant et progression sinueuse en terrain facile. On trouve quelques spits: nous en avons rencontré une quinzaine sur toute l'arête, mais il paraît qu'il y en a davantage. Ils aident à s'assurer à la montée et surtout à la descente. A 9h, nous parvenons au premier sommet, le Combin de Valsorey, 4180m, le vrai premier 4000 de Noémie ! Mais le sommet principal est encore à plus de 30 min : il faut redescendre à un petit col et remonter une arête neigeuse facile. Le manque d'oxygène commence à se faire sentir et ralentit le fidèle Lulu. Mais manifestement, un petit nuage d'oxygène s'est accumulé autour de Noémie et l'accompagne, car elle ne sent pas du tout les effets de l'altitude et me tire vers le haut. Nous voilà à 9h45 à 4314m, au sommet du Grand Combin. Deux 4000 pour Noémie en 45 minutes ! La conquérante de l'inutile a la tête dans les nuages !
Autour de nous, quel plaisir de ne pas retrouver pour une fois nos montagnes familières ! Pas d'Obiou, pas d'Olan, mais le Cervin, le Weisshorn, le Mont Rose, et bien sûr le Mont Blanc, ainsi que les Grandes Jorasses vues sous un angle inhabituel, et plein d'autres grands sommets que je ne connais pas tous !
Ce n'est pas fini. En cette saison, la descente est le gros problème de cette course. Il n'y a pas d'autre solution que de refaire en sens inverse le chemin parcouru et de désescalader les 700m d'arête, qui donnent l'impression d'être encore plus pourris dans ce sens. Désescalade précautionneuse, cheminement complexe, avec quelques rappels, nous occuperont encore pas mal de temps, et nous sommes de retour au refuge, après 1300m de descente, à 14h45. Reste à avaler dans la souffrance des pieds et des genoux les 1200m qui conduisent jusqu'à la voiture, et à reprendre la route jusqu'à notre Matheysine familière, après cette belle aventure en pays lointain.
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