Carnet de route
Mini trek en Haute-Maurienne
Le 25/07/2022 par Jean-Paul Passinge
Le Tour de la Bessanèse se fait classiquement en 4 jours avec nuitées en refuges et permet une belle découverte des montagnes de Haute-Maurienne. Délaissant les refuges, nous avons privilégié les bivouacs pour une immersion encore plus complète dans le monde de la haute-montagne.
N’étant finalement que deux pour ce périple, nous pouvons décider au mieux du jour de départ pour optimiser les conditions météo. Après un petit coup de fil au gardien du refuge d’Avérole pour connaître les conditions, nous n’emportons ni crampons ni piolets ; toujours ça de moins à porter !
La première étape mène habituellement au refuge d’Avérole. Afin d’équilibrer les étapes, nous poursuivons dans le long vallon de la Lombarde et établissons un premier bivouac vers 2500m (notons que nous avons opté pour un tour dans le sens anti-horaire).
Après une nuit orageuse (je parle bien de l’orage météo et non d’une scène de ménage !), nous poursuivons en traversant le col de l’Autaret (3072m) face à ce qu’il reste du glacier de Derrière le Clapier. Le versant italien est âpre (les reliquats de glaciers laissent derrière eux un terrain accidenté et souvent pénible, mais agrémenté de nombreux lacs). Nous passons devant le refuge Cibrario sans nous arrêter (ou presque) et continuons jusqu’au Lago della Rossa, immense lac de barrage près duquel se situent une chapelle et un refuge bivouac. Nous optons pour une nuit confortable en cabane d’autant plus que les roches moutonnées alentour sont peu propices au bivouac. En soirée, nous assistons à un spectacle insolite : des bouquetins escaladant la voûte quasi verticale du barrage à la recherche de minéraux à lécher ; impressionnant.
Après un agréable petit-déjeuner au soleil, nous quittons la cabane et filons vers le refuge Gastaldi, idéalement situé face au versant Est de la Bessanèse et à son glacier (et surtout ses imposantes moraines du « Petit âge glaciaire »). Afin de raccourcir la dernière étape (qui est la plus ardue si on suit l’itinéraire classique), nous poursuivons vers le passage « clé » du Tour : le passage du Colerin. Poursuivis par la Nebbia montant de la plaine du Pô, nous remontons le glacier de Pian Gias (complètement recouvert de pierres) puis les pentes très raides et très pénibles de la brèche (les cordes fixes sont d’un précieux secours). Au sommet à 3207m, nous bénéficions côté mauriennais d’une large vue sur le Charbonnel tout proche, plus loin sur les glaciers de la Vanoise et jusqu’aux Aiguilles d’Arves.
Un dernier bivouac sur d’agréables pelouses et proche de torrents pourvus de petites vasques (enfin un bon bain !), nous assistons à un magnifique coucher de soleil sur le versant ouest bien connu de la Bessanèse.
Ne restent que 600m de descente pour le 4ème et dernier jour ; ce qui nous permet de flâner dans les jolis hameaux d’Avérole et de Vincendières.
En résumé, un chouette tour aux confins des versants mauriennais et des hautes vallées du Lanzo.
