Carnet de route

Chouroum Olympique et Grand Ferrand
Le 12/04/2024 par Jean-Paul Passinge
Lors d’un après-midi d’escalade à la Beaumogier, Michel me propose de découvrir le Chouroum Olympique en hiver que je ne connais pas encore. Proposition qu’on ne peut vraiment pas refuser ! Je me tiens donc prêt. C’est décidé pour vendredi, lorsque les dernières chutes de neige auront été bien transformées et avant les records de température annoncés pour ce week-end. Nous sommes 4 à partager cette aventure, avec Pierre-Henri et Alexis. Le départ est donné tôt afin de bénéficier de bonnes conditions, nous dit Michel ; mais le temps de rejoindre le Dévoluy, remonter la mauvaise piste jusqu’à la cabane pastorale du Grand Villard puis nous équiper, il est « déjà » 6h45 quand nous attaquons la montée. Une demi-heure plus tard, vers 1750m, nous chaussons enfin skis ou … raquettes (il faut bien un intrus dans la bande…). La neige est déjà bien ramollie dans la pente qui conduit à l’entrée du Chourum, orientée plein Est, il est vrai.
Etant prêt le premier (l’avantage des raquettes ; le passage des raquettes aux crampons est plus rapide), je commence à grimper dans une bonne neige (ben oui, dans une grotte on est à l’ombre et la neige n’est donc pas ramollie !) puis Pierre-Henri me rejoint et poursuit l’ascension. Du monde devant et derrière : parfait pour les photos (prises avec précaution tout de même car depuis la vire Olympique, l’entonnoir terminal du gouffre est impressionnant et ne demanderait qu’à nous avaler au moindre faux-pas).
Après le Chourum Olympique, direction les Arches Interferrantes, où rapidement nous buttons contre un (court) mur de glace. Relais sur broche puis Michel se lance dans la longueur. Relais béton en haut et nous montons à notre tour ; les 2 piolets sont bienvenus ! Après la sortie par un « trou de souris », il ne reste plus qu’une cinquantaine de mètres (mais ce ne seront pas les plus rapides) pour atteindre « notre Everest » (petit clin d’œil à Alexis).
Mais comme nous le rappelle Michel, quand on est au sommet du Grand Ferrand, la course n’est pas terminée ! Et comme le soleil tape fort, nous nous sustentons rapidement avant d’entamer la descente, d’abord rocheuse, puis dans des pentes à la neige… comment dire pour rester « soft »… très médiocre ! Et elle le restera. Ce ne sera donc pas une descente d’anthologie aussi bien pour les skieurs que pour moi qui n’ai de cesse d’alterner crampons et raquettes.
Nous rejoignons la cabane après 8h d’une belle course typiquement dévoluarde. Pour Alexis, ce n’est pas tout à fait terminé car il doit encore rejoindre le hameau du Grand Villard à pied (pour alléger le Duster sur la mauvaise piste !).
Merci à Michel pour la préparation et la conduite « aux petits oignons » de cette magnifique course.