Carnet de route

Meije – Une journée parfaite !

Le 11/08/2023 par Marc CHARLIER

3 jours après la cordée Mounier transgénérationnelle, la cordée « équigénérationnelle » Pascal – Marc vient également se frotter au mythe.

Le Grand Pic de la Meije et la traversée des arêtes, un de mes rêves depuis fort longtemps et qui s’est enfin réalisé cette année.

Jeudi 10 : Montée au refuge du Promontoire par les Enfetchores et la Brèche de la Meije, déjà un bel apéritif … Quelques gouttes de pluie sur le glacier de la Meije avant la Brèche, le grand Pic nous toise de toute sa majesté, impressionnant … descente prudente versant Etançons sur le refuge bien rempli ce soir.

Vendredi 11 : Nous partons avec le jour, Pascal me propose de passer devant, le pas du crapaud finit de me réveiller tout à fait … ça déroule bien sur cette arête du Promontoire sèche aujourd’hui, les passages historiques s’enchaînent dans ce sanctuaire de granite et de gneiss : campement des demoiselles, couloir Duhamel, dalle Castelnau, dos d’âne, dalle des autrichiens, pas du chat, vires du Glacier Carré et le refuge derrière nous qui diminue de taille petit à petit … c’est magique et intimidant à la fois d’être au cœur de cette montagne mythique. Le glacier Carré passe bien ainsi que la remontée de la face W. Les 2 dernières défenses du Grand Pic, cheval rouge et chapeau de capucin, sont surmontées allègrement et c’est le sommet ! 3983 m de pure extase, émotion, sourire, accolade, grand soleil et pas de vent … Incredibile !

Mais bon, c’est pas le tout, après un rapide casse-croûte, la 2eme course de la journée commence : la traversée des arêtes … Après les 3 rappels pour descendre du Grand Pic, nous voilà à la brèche Zsigmondy et au fameux contournement de la dent homonyme en face N, grosse ambiance ! Heureusement le câble est en quasi totalité hors de la glace. Après cet intermède rafraîchissant, c’est retour au soleil et chevauchée fantastique en plein ciel des dents de la (Mer) Meije avec pour compagnons, chocards, parapentistes et gypaète ! Le refuge de l’Aigle nous fait coucou depuis un petit moment déjà. En 3 rappels depuis le Doigt de Dieu nous prenons pied sur le glacier du Tabuchet, encore 1/2 heure de rando glaciaire et nous voilà au refuge après le tour de cadran le plus marquant de ma modeste carrière alpinistique ! La bière avait une saveur, comment dire, indéfinissable …

Samedi 12 : Après une nuit « agitée » où mon cerveau a repassé fréquemment des extraits du film de la veille, nous prenons un solide petit déjeuner pour affronter les 1800m de descente jusqu’au pont des Brebis. Encore un peu de cramponnage, le passage de la vire Amieux et un brin de désescalade avant de se détendre tout à fait, les genoux couinent bien un peu mais c’est sans encombre que nous rejoignons enfin le parking et le Moulin du Pied du Col où un petit resto clôture dignement ces 3 journées mémorables.

Un immense merci à Pascal de m’avoir accompagné et guidé dans ce sublime voyage en altitude.

PS : Eh les Mounier, vous étiez 3 et nous 2, mais on vous gagne au nombre d’années cumulées … ; )