Carnet de route

Pénitence à l'arête des Murois

Le 25/08/2019 par Lucien Vinciguerra

Il faut bien le reconnaître: avec Noémie, je me suis récemment rendu coupable d'une grave infidélité à notre si belle région, et, sans nul doute, dans notre dernier compte rendu sur le Combin, nous avons parlé en termes désinvoltes et désobligeants de l'Olan et de l'Obiou. Un coup de téléphone des plus hautes instances du Club Alpin La Mure Matheysine nous fait prendre conscience de la gravité de notre faute : non seulement nous sommes partis on ne sait où au lieu de chercher à mettre en valeur notre pays, mais en outre, nous avons évoqué l'Olan sans lui adjoindre le qualificatif de "glorieux", l'Obiou en oubliant de le dire "resplendissant". Plus grave et tout à fait impardonnable, la dernière ligne du CR évoquait la "Matheysine familière" sans ajouter "et bien aimée". Depuis nous recevons des menaces à peine voilées, et devant nous toutes les portes se referment. Il nous fallait faire pénitence, afin d'avoir l'espoir d'être, un jour peut-être, réhabilités. Et pour cela, il n'y avait pas d'autre solution que de nous lancer dans une nouvelle ascension incarnant cette fois le terroir matheysin. Malheureusement, la goulotte des Matheysins du Grand Armet n'est pas en condition en été. Une voie s'est imposée à nous avec la clarté de l'évidence: l'arête des Murois. Oui, l'arête des Murois, cette course grandiose sentant bon le murçon, les tourtons, les caillettes et la tourte à la viande. Nous parvenons à embrigader dans notre entreprise deux malheureu.x.ses pourtant totalement innocent.e.s, et c'est donc à quatre que nous lançons l'assaut, après un bivouac à la cabane du Petit Vallon: Sylvie, la Samouraï; Noémie, la conquérante de l'inutile à la réputation désormais bien établie; Lulu, l'inutile conquis; et Josselin, l'utile conquis (lui au moins pose les sangles qu'il faut dans les descentes).
Eh bien, le croirez-vous, nous nous y sommes bien amusés.